mercredi 19 décembre 2012

Excision ! le retour.. si l'on peut dire puisque 85% des femmes sont excisées en Egypte... Et c'est un progrès! ! 150 millions de femmes dans le monde





 



En réalité, les deux branches sont repliées autour du vagin, en arrière





Le clitoris n'est pas juste un petit truc à peine visible mais un organe de grande taille, à "cornes" comme les trompes ou l'utérus, dont la plus grande partie (qui s'insère autour du vagin sous les grandes lèvres) est interne. Couper la pointe du "V" revient à: 1 empêcher toute jouissance* et 2 causer très souvent des douleurs insupportables dans les deux cornes mutilées (névromes). Une opération (lien) toutefois peut réséquer les deux bouts, qui marche (mais pas dans tous les cas) c'est à dire fait cesser la douleur (mais ne restaure pas toujours la faculté du plaisir). Note: comme tout organe érogène, le clitoris est très richement innervé contrairement au vagin qui ne l'est pas du tout (même de très larges épisiotomies lors de l'accouchement, impressionnantes, sont absolument indolores) ce qui donne la mesure de la douleur éprouvée lors de son ablation. Pour les hommes, imaginez que vous vous cognez constamment le coude avec ces fulgurances ressemblant à un choc électrique qui remontent jusqu'en haut de l'avant bras. Voir la remarquable étude de Pierrette Hersberger-Fofana (lien.) Note: il arrive que des femmes politiques ou de pouvoir refusent de se positionner sur le sujet, élections obligent (exemple Aminata Traoré -lien-.)
 


La carte n'est pas exhaustive car l'excision est aussi pratiquée en Irak, en Inde et en Chine..


L'excision va-t-elle redevenir légale en Égypte ? C'est ce que laisse entendre le documentaire de Paul Moreira Sexe, salafistes et printemps arabes, diffusé récemment. En Égypte, ces mutilations existent depuis longtemps et sont pratiquées en masse, selon une "tradition" datant de l'Antiquité (les momies des pharaonnes montrent qu'elles sont excisées) qui n'a pas été importée par l'islam. Officiellement, il n'est pas question de revenir sur l'interdiction de cette pratique, mais...

Depuis la mort d'une jeune fille en juin 2007, les "mutilations génitales féminines" sont interdites par décret ministériel. Le grand mufti de l'université al-Azhar affirme à l'époque que cette pratique est interdite par l'islam (en effet, certains passages où il est dit qu'un mari doit pouvoir "satisfaire" ses femmes le laissent entendre) déclaration qui a un grand retentissement dans tout le monde musulman.

Un an plus tard, en juin 2008, une loi criminalise l'opération. Des comités de protection des enfants sont créés. Et ça marche. (Note, ça ne court pas!) Elle touchait 95 % des femmes en 2005 et 85 % aujourd'hui. Mais pour la première fois depuis 2007, des personnalités politiques de premier plan prennent position pour un retour à cette pratique. La première offensive vient d'une députée membre du Parti de la liberté et de la justice, l'organisation politique des Frères musulmans. Un député salafiste, Nasser Shaker, proclame en mai 2012 que l'excision est une pratique islamique. Une rumeur est alors en train de se répandre dans toute l'Égypte : un bus du Parti de la liberté et de la justice tournerait dans la campagne pour pratiquer des excisions "médicalisées". Démenti. Et le 5 juin, Mohamed Morsi en campagne présidentielle, affirme qu'il ne reviendra pas sur l'interdiction. Fini ?
.
Pas tout à fait. Sa "conseillère" revient sur la question et affirme dans une interview pour Tahrir, que l'excision existant en Égypte de façon massive, il faudrait médicaliser cette pratique (mal faite, l'excision entraîne des infections!) C'est le tollé. Des associations de défense des femmes soutenues par l'ONU réaffirment dans une vaste conférence de presse le caractère criminel de l'excision. La "conseillère" dément ses propos qui auraient été déformés et réaffirme... son soutien à l'interdiction. Cette cacophonie inquiète surtout dans le chaos politique que traverse l'Égypte. L'excision n'est pas nommément interdite dans la nouvelle Constitution ce qui peut défaire d'un coup le travail de cinq ans.




* Le plaisir vaginal semble une joyeuse foutaise car, redite, le vagin n'est absolument pas innervé. C'est le clitoris et ses "cornes" en dessous des grandes lèvres qui est excité par le frottement pénien ou autre, cf schéma (ce qui peut donner l'illusion d'un plaisir vaginal physiologiquement impossible.) Ou un (pieux) mensonge pour conforter les mecs satisfaits (ou inquiets) de leurs prestations. Avis aux complexés montés comme des canaris : de vos bites, on se fout, pas de panique !

En images ici : http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/03/image-3d-du-clitoris.html


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire